tag:blogger.com,1999:blog-57281903551911531592024-03-07T01:23:27.213-04:00Ecriture d'Arthur HIDDENPensées interstitielles à commander à arthur.hidden@gmail.comUnknownnoreply@blogger.comBlogger164125tag:blogger.com,1999:blog-5728190355191153159.post-11501486337076478522022-11-11T06:01:00.003-04:002022-11-11T06:01:39.174-04:00Église catholique en France <p style="-webkit-text-size-adjust: 100%; border: 0px; caret-color: rgb(68, 68, 68); color: #444444; font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: 12px; font-stretch: inherit; line-height: 21px; margin: 0px 0px 20px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">Nous ne sommes peut-être pas encore au fond du trou mais nous n’en sommes sans doute pas très loin.</p><p style="-webkit-text-size-adjust: 100%; border: 0px; caret-color: rgb(68, 68, 68); color: #444444; font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: 12px; font-stretch: inherit; line-height: 21px; margin: 0px 0px 20px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">Colère et tristesse.</p><p style="-webkit-text-size-adjust: 100%; border: 0px; caret-color: rgb(68, 68, 68); color: #444444; font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: 12px; font-stretch: inherit; line-height: 21px; margin: 0px 0px 20px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">Dans la nuit du 8 au 9 novembre, à quatre heures du matin une personne simple se sachant pécheresse se réveilla très triste. Elle se sentait ivre de colère et et traitait l’église de prostituée. Elle était fort heureusement trop ignorante pour penser au précèdent du prophète Osée.<br />Mais plus encore que la colère qui finirait par passer parce qu’elle en avait vu d’autres, c’était la tristesse à la pensée de ce qu’elle avait lu, que des personnes quittaient l’église sur la pointe des pieds, que d’autres rejoignaient les églises évangéliques, qui la tenait éveillée.<br />Alors cette femme sans malice, appelons la Véronique comme celle-là qui, dit-on, essuya la face du Seigneut, fit ce qu’elle faisait parfois quand elle n’arrivait pas à dormir. Elle prit son chapelet dans la poche de sa robe de chambre.<br />Elle commença par réciter son Credo, « Je crois en l’Église une, sainte, catholique et apostolique ». Cette femme était tellement simple, certains penseront peut-être qu’elle était bien bête, qu’elle ne se dit pas qu’en fait<br />d’unicité il y avait les catholiques, toutes sortes de protestants dont son gendre bien-aimé qu’elle adorait de rendre sa fille unique si heureuse, et même des orthodoxes. Elle s’était toujours demandée pourquoi ils s’appelaient orthodoxes alors qu’ils n’étaient pas catholiques.<br />Sur la sainteté elle avait appris que Pierre le premier Pape n’avait pas toujours été à la hauteur, pas plus qu’elle d’ailleurs. Donc elle prononçait ce mot sans trop se poser de questions.<br />Catholique ça voulait dire catholique donc aucun problème. Elle ne s’étonnait pas, elle était pourtant une si tendre mère, que pour son fils l’église se comporte comme une marâtre. Elle savait, et c’était un secret entre Dieu et elle, que son Denis était un bon gars qui s’était ouvert lorsqu’il avait rencontré Marc son conjoint. Oui, c’était vraiment un grand secret entre Dieu et elle. Peut-être la seule chose de prix qu’elle possédait. Tellement précieuse qu’elle n’en parlait pas même à son confesseur.<br />Apostolique: ça c’était le noyau dur. Pensez donc. La succession apostolique! La confiance que ça donnait! Les trop rares fois où elle avait vu son évêque. Sa joie, sa fierté! Elle n’en parlait pas avec son gendre protestant. Elle avait peur que cela le terrasse. Qu’il perde sa foi, qu’il se braque. Elle ne se sentait pas toujours très courageuse!<br />Ensuite après le Notre Père et les trois Je vous salue Marie elle attaque le dur en ce début du mercredi, le premier des Mystères glorieux, celui de Pâques.<br />Souvent elle récite son chapelet sans y prêter attention. Heureusement que les grains sont là pour la guider! Mais cette fois-ci elle prend le temps de regarder le tombeau vide, de penser aux apparitions de Jésus que ses disciples ne reconnaissent pas toujours immédiatement. Et voilà qu’elle réalise quelque chose d’inouï. Elle aussi se trouve devant le tombeau vide. Pour elle aussi dans sa vie il est vide la plupart du temps même. Elle aussi il lui arrive de rencontrer Jésus ressuscité et elle ne s’en rend pas tout de suite compte. Elle ne sait pas comment l’exprimer. Alors, pour dire quelque chose parce qu’il faut bien s’expliquer parfois, elle dit à ses petits-enfants qu’elle a la foi.<br />Et elle s’endort sans passer au mystère suivant,<br />Le lendemain à son réveil elle prie sur l’évangile du jour. Elle entend Jésus dire; « Il est inévitable que des scandales se produisent … » La tristesse l’a quittée, remplacée par la joie. Une idée folle lui est venue. Et si l’église à laquelle elle croit<br />n’était pas seulement l’église catholique à laquelle elle se sent appartenir de toute son histoire mais toutes celles et tous ceux qui ont la foi dans le Christ ressuscité? Et si son secret de mère aimante avec Dieu concernant son fils et son mari, d’autres qu’elle n’avaient pas le même genre de secrets? Et si son gendre protestant ne faisait pas parfois la même expérience que les apôtres devant le tombeau vide en lisant sa bible?<br />Alors elle décide d’inviter sa fille et son mari, son fils et son mari, ses petits-enfants dimanche prochain pour leur offrir un repas de fête. Une fête qui sera mémorable. Elle ne sait pas si elle pourra leur dire de quelle fête il s’agit. Et tant pis, une fois n’est pas coutume, elle ira à la messe anticipée du samedi pour avoir tout le temps de préparer un repas dans lequel elle mettra tout son amour.<br />Non mais!</p><br class="Apple-interchange-newline" style="-webkit-text-size-adjust: auto;" /><div class="blogger-post-footer"><script type="text/javascript">
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&alt=rss</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5728190355191153159.post-5246418754776884642016-10-05T15:23:00.001-04:002016-10-05T15:23:31.864-04:00La pie grièche<div>Quand les deux yeux fermés en un soir chaud d'automne que, par un sûr instinct, il pressentait devoir être le dernier, alors qu'il se tenait membres déployés, parfaitement immobile, sur la lame de granit schisteux que toute la journée le soleil avait chauffée, au fur et à mesure qu'il ralentit sa respiration, il sentit plus fortement la chaleur accumulée pénétrer sa poitrine et son ventre nus contre la pierre. Peut-être était-ce une certaine mémoire enfouie dans le système complexe des interactions physiques, chimiques, électriques dont il était constitué qui le poussait à imiter une fois encore, mais d'une manière s'il était possible plus parfaite que d'habitude, la minéralité des feuillets de roche parmi lesquels il se dissimulait. Pourtant ce jour-là le vieux chasseur ne sortait pas sa langue sensible, mobile. La saison devait en être passée.</div><div><br></div><div>Il portait en lui des fragments de son histoire comme la pierre sur laquelle il reposait portait des fragments de mica. Un doigt cassé s'était reconsolidé de travers: témoin de la rencontre d'un rival poussé par la même pulsion à l'accouplement que lui. Sa queue arrachée avait repoussé, grotesquement double: exploit conservé précieusement dans le musée des souvenirs d'un ancien enfant demeuré cruel, mais qui avait cessé depuis longtemps d'être charmant.</div><div><br></div><div>Une pie grièche s'abat sur le lézard. D'un coup de bec elle lui casse le dos et clôt l'histoire.</div><div class="blogger-post-footer"><script type="text/javascript">
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<br />
<div style="margin: 0cm 0cm 8pt;">
<span style="font-family: Calibri;"> </span></div>
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<div align="center" style="margin: 0cm 0cm 0pt 36pt; text-align: center;">
<span style="font-size: 18pt; line-height: 107%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"><span style="font-family: Calibri;"><br /></span></span><span style="font-size: 18pt; line-height: 107%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"><span style="font-family: Calibri;"> </span></span></div>
<br />
<br />
<ul style="direction: ltr; list-style-type: disc;">
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Regardez Tantine, la photo qu’a faite Gérard le
week-end dernier en allant à G.</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
???</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Là, dans l’écran de mon téléphone. C’est comme
ça que ça se passe maintenant les photos, Tantine. Gérard a pris la photo sur
son téléphone et hop ! il me l’a envoyée dans ma boite aux lettres.</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
???</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Vous reconnaissez ?</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
???</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Mais si vous devez bien reconnaître. Voyons. C’était
votre ancienne maison de vacances. Vous voyez le grand figuier qui bouchait
toute la cour ? On vous plaisantait tout le temps en disant que si vous ne
le coupiez pas il allait finir par tout envahir.</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
???</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Et bien les nouveaux propriétaires l’ont taillé
et ils l’ont gardé.</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
???</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Le reste a bien changé. A la place de votre
appartement au rez-de-chaussée il y a des boutiques. Vous voyez sur la droite,
là où il y avait votre cuisine il y a un magasin de confiseries-salon de thé.
Vous voyez il y a des tables dehors pour les clients.</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
???</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Et à la place de votre chambre il y a une
boutique de fringues ! Dans le grenier il y a la boutique d’un artisan qui
fait des bijoux en verre et le salon d’une esthéticienne. Vous verriez ça, c’est
splendide ;</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
???</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Bon Tantine, il faut qu’on y aille. Ça fait
plaisir de voir que vous avez l’air en pleine forme. On vous embrasse de la part
de Gérard aussi. Il vous aime bien aussi, le fiston.</div>
</li>
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 8pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
???</div>
</li>
</ul>
<br />
<br />
<div style="margin: 0cm 0cm 8pt;">
<span style="font-family: Calibri;">…</span></div>
<br />
<br />
<ul style="direction: ltr; list-style-type: disc;">
<li style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal;"><div style="color: black; font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11pt; font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 8pt; margin-top: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1;">
Ouf, ils sont partis. Quelle idée de m’apporter
cette photo de ma vieille maison de vacances. Je l’aimais tant. Pourquoi ils m’ont
forcé de la vendre avant d’aller en maison de retraite ?</div>
</li>
</ul>
<br />
<br />
<div style="margin: 0cm 0cm 8pt;">
<span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-family: Calibri;"> </span></span></div>
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&alt=rss</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5728190355191153159.post-60826366917999006312015-02-07T05:08:00.001-04:002015-02-07T05:08:50.259-04:00Ligne une XIII<div>Tout est inhabituel: la direction dans laquelle il va, aujourd'hui c'est vers l'est au lieu de l'ouest, le jour et l'heure, un samedi matin à sept heures et demi, généralement le samedi il n'ouvre pas les yeux avant huit heures. Il a mis son réveil trop tôt, il va arriver au lieu du rendez-vous en avance et trouver porte close. Quelle idée il a eue?</div><div><br></div><div>Il fait froid et humide dehors. Il décide de rester un quart d'heure au chaud dans la station pour s'éviter une attente à battre la semelle sur un trottoir. Il a le supplément Livres du Monde à finir. Cela tombe bien.</div><div><br></div><div>Les fauteuils de la station ont un peu une forme de coquetiers. Ils sont sensés dissuader les personnes sans domicile fixe de s'y installer. Et zut pour les esprits pervers qui ont transformé des sièges en instruments de torture! Pour l'instant ce sont ses fesses qui sont inconfortablement resserrées. </div><div><br></div><div>Il replie son journal. C'est l'heure de repartir. En se levant il est surpris par le spectacle de deux pieds nus, orteils en éventail. Un homme qu'il n'avait pas remarqué, trop absorbé par sa lecture est couché entre deux rangées de sièges au milieu de tout un barda. Il a étalé des vêtements qui ont l'air d'avoir séché toute la nuit sur plusieurs des inconfortables fauteuils coquetiers. </div><div><br></div><div>Joli pied de nez à ceux qui veulent interdire le mobilier urbain aux gens de la rue!</div><div><br></div><div>Au retour de son rendez-vous il sort de sa station habituelle. Une jeune femme assise par terre dans le couloir du métro lui demande de l'argent. Il passe sans paraître la voir ni l'entendre et puis, sans qu'il sache pourquoi, se ravise et lui fait un beau sourire, un sourire qui le surprend lui-même. La jeune femme lui souhaite alors le bonjour.</div><div><br></div><div><br></div><div class="blogger-post-footer"><script type="text/javascript">
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&alt=rss</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5728190355191153159.post-14900709903874419392014-07-18T07:59:00.003-04:002014-07-18T07:59:40.803-04:00Discussion dominicale<br />
<br />
<br />
- Dans le dictionnaire de Furetière au XVIIème siècle M est féminin, M la lettre M.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Et alors ?<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Rien<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Comment rien ? Tu es depuis plus d'une heure vissée à ton i-pad. Tu n'ouvres pas la bouche si ce n'est pour finir par me dire qu'au XVIIème siècle M était féminin comme ça : « Au XVIIème siècle M est féminin »<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Et alors ?<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Alors il ne faut pas me prendre pour un imbécile. Tu as dû passer le plus clair de ton temps sur tes blogs de filles pour me ramener cette nouvelle que M au XVIIème siècle était féminin et tu voudrais que je crois que c'est innocemment ? « Au XVIIème siècle M est féminin » Tu parles, comme si je ne te voyais pas venir avec tes minauderies féministes. Mais tu sais ton i-pad c'est Steve Jobs qui l'a inventé. Tu entends : Steve Jobs, Steve Jobs, un homme, tu entends : Un homme ! <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Lui<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Comment LUI Comment LUI !!! Toi, la femme progressiste, pour toi un homme ça doit être riche, très riche. C'est ça que tu penses. C'est ça que tu penses ? Dis ! <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- …<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Ah, tu vois, tu ne dis rien. Et Furetière c'était une femme peut-être ? Non, c'était un homme !<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Tu connais Furetière ?<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Ne m'interromps pas ! Je sais qu'au XVIIème siècle il n'y avait pas de femme qui écrivait.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Et Madame de Sévigné alors ?<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Madame de Sévigné … Madame de Sévigné … d'abord elle n'écrivait que des lettres … que des lettres à sa fille en plus …<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- …<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Tu vois, tu finis par me faire dire des bêtises.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Je reconnais, j'ai eu tort.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- C'est trop facile « Je reconnais, j'ai eu eu tort ». Les femmes vous êtes bien toutes pareilles, incapables de reconnaître vos torts. Ô je t'en prie, ne m'interromps pas. Je sais ce que tu vas me dire, je connais ta mauvaise foi mais avec moi les arguties féminines ne marchent plus.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- …<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- …<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
- Alors on la fait, cette partie de Scrabble ?<br />
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&alt=rss</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5728190355191153159.post-16284726160571277872014-07-18T07:51:00.003-04:002014-07-18T07:51:32.285-04:00Conversation d'ascenseur<br />
-Excusez-moi de m’immiscer dans votre conversation.<br />
<br />
Ces mots lui échappent alors qu’il force les portes de l'ascenseur qui sont en train de se fermer. Ils sont quatre, disposés quasiment aux quatre coins de la cabine. Vue l'heure matinale il ne peut s'agir que des employés de la firme, celle dans laquelle il officie au dernier étage du building, signe de son appartenance à la caste des dirigeants suprêmes, ceux dont le système intranet de l'entreprise raconte la moindre visite dans une usine, visite qu'ils n'effectuent qu'en meute, de peur peut-être d'être déchiquetés par des ouvriers mécontents. Même en ce jour de match de quart de finale de la coupe du monde où les barrières sociales sont plus ou moins abolies, il doute qu'aucun de ses collègues de la haute direction se permette un trait d'humour comme celui qui vient de lui échapper. Cette pensée qui aurait pu flatter agréablement son égo lui donne soudain le vertige. Et si son trait d'esprit tombait à plat et que la rumeur de son excentricité atteignait les oreilles du grand patron? Paradoxalement eux qui sont si bas dans la hiérarchie qu’il ne les connait pas n'ont rien à craindre de lui. Mais lui tout à craindre d’eux qui l’ont probablement reconnu à cause des reportages sur l’intranet. <br />
<br />
-Nous venions juste de commencer la réunion sans vous attendre.<br />
<br />
Pas plus que les autres il ne connaît l'homme qui vient de lui répondre du tac-au-tac mais sa répartie montre qu'il a compris, que tout le monde dans l'ascenseur a compris son humour. Il peut se détendre et sourire à celui qui lui a donné la répartie. La simplicité de ses manières va être bientôt reconnue et commentée par tout l'immeuble. Tout l'immeuble, c'est-à-dire en particulier, grâce à la perméabilité des assistantes des hauts dirigeants aux propos du menu fretin, l'étage le plus élevé tant au sens de l'altimétrie que de l'échelle des pouvoirs, du prestige et des rémunérations. Il est certain que l’assistante personnelle du grand patron, à qui rien ne doit échapper, va rapporter ses propos d’ascenseur à son chef. Excellent, se dit-il. Cette perspective, dont il saura tirer le moment venu le plus grand profit, le met en joie, tellement en joie que, loin de regretter son coup d'audace d'il y a un instant, il double la mise qu'il sait désormais gagnante.<br />
<br />
-Vous avez bien fait. Continuez comme si je n'étais pas là. <br />
<br />
Le coup est parfait. Il joue avec bonhomie la partition d'un véritable grand chef ! Il sent que grâce à lui la communauté de pensée dans l'ascenseur est totale. Il admire son pouvoir d'influence, cette force extraordinaire qui émane de lui.<br />
<br />
Il est d'autant plus déçu lorsqu'au premier arrêt un homme sort de l'ascenseur sans se retourner et sans dire un mot. Comment cela est-il possible après tout ce qui vient de se passer entre eux cinq et dont il a été l'âme? Mais voilà qu'au moment où la porte a commencé à se refermer l'homme se retourne vers eux, les doigts croisés devant son visage.<br />
<br />
-Allez, ce soir on croise les doigts et on soutient tous les Bleus.<br />
<br />
Il est très fier de ce qu’il a su faire: s'il n'avait pas brisé la glace cette manifestation de ferveur partagée n'aurait certainement pas pu se produire! Une telle preuve de ses qualités d'entraînement ne saurait manquer d'arriver aux oreilles du grand chef. Il la racontera lundi, l'air de rien, à la réunion du Comité de direction sous couvert de se congratuler de la belle victoire et de l'effet heureux qu'elle aura sur le moral des troupes.<br />
<br />
Le soir même la France était éliminée par l'Allemagne après un match sans éclat sur le score de 1 à 0. <br />
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<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Tu es kô kü !<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">Pierre se retourna, fit le tour de la cuisine du regard. Avait-il bien entendu ? Ce n’était pas possible. La radio était éteinte. Le seul bruit perceptible, hormis celui de la circulation, bien assourdi à ce treizième étage, était le ronron du réfrigérateur. Il revint vers l’évier où trempait la salade pour le dîner du soir.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Tu es kô kü !<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">Ce coup-ci il avait parfaitement entendu. Il n’était pas fou. Ou plutôt si, il était fou, car en-dehors de lui il n’y avait personne dans la cuisine ! Il commençait à se sentir inquiet pour sa santé mentale. Il se figea, les sens aux aguets.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Tu es kô kü<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">Encore ! Le doute n’était plus permis. Dans sa propre cuisine, alors qu’il préparait le repas pour lui-même et son épouse, il se faisait traiter de cocu ! Le rythme de son cœur s’accéléra. Il y avait quelque chose ou quelqu’un qui parlait dans la cuisine. Il n’était pas superstitieux, ne croyait pas aux fantômes et se targuait même d’avoir un esprit scientifique. S’il y avait quelque chose ou quelqu’un il trouverait.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Tu es kô kü<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">Il en était certain, cela devait venir de sous l’aquarium, cette grosse boule d’eau où Sacha, leur poisson rouge à tâches noires tournait tristement depuis des mois. Ce poisson c’était une idée de sa femme, pas de lui.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">Doucement il s’approcha de l’aquarium, plaça son visage au-dessus du rond qui reflétait la lumière de la suspension qui éclairait la cuisine. Sacha continuait de tourner comme si de rien était.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Tu es kô kü<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">La surface qui réfléchissait la lumière avait frémi en même temps que les mots étaient prononcés. C’était sûr, le poisson parlait ! Un poisson qui parle, est-ce possible ? Pierre s’accroupit pour avoir les yeux à hauteur du poisson et en avoir le cœur net.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Tu es kô kü<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">La preuve était faite par la concordance impressions des yeux et des oreilles de Pierre que Sacha, modeste poisson rouge acheté à la foire, parlait ! Il parlait ce qui était bien, oui, mais il disait des choses franchement désagréables pour Pierre. Il fallait pouvoir le faire taire. Pierre qui était ingénieux recouvrit l’aquarium d’un torchon à vaisselle.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Dodo poisson !<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">Et il continua à préparer le repas.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Comment s’est passée ta journée, ma chérie ? Tu rentres un peu tard.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Très bien et toi ?<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Oh, tu ne devineras jamais ce qui m’est arrivé.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">- ???<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Je me suis fait traiter de cocu et en plus par Sacha, par notre poisson rouge !<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Voyons mon chéri, tu te moques de moi, les poissons ne parlent pas… Cocu, tu dis ?... C’est amusant ce que tu me racontes-là… Puisque tu le dis … C’est une idée, ça … Ecoute, j’ai un rapport à finir au bureau. J’y retourne. Je rentrerai tard. Ou peut-être que je ne rentrerai pas. Bonne soirée mon chéri.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">-Mais ma chérie, tu ne dînes même pas ? Ma chérie …<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">Mes chers enfants, la morale de cette histoire est que non seulement Pierre, malgré ses prétentions à être un scientifique, ignorait le fait bien avéré que les poissons rouges parlent fréquemment les nuits de pleine lune mais qu’en plus il ignorait que ces paroles sont le plus souvent des prophéties, et de surcroît des prophéties auto-réalisatrices. <o:p></o:p></span></span></div>
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Tout d'abord il s'intéressa aux tableaux. Il avait aimé l'affiche de l'exposition vue chez la boulangère, le portrait d'une femme peint à gros traits. La manière était vigoureuse, les couleurs contrastées mais harmonieuses. Il ne connaissait pas le lieu de l'exposition situé dans le village à côté de celui où il passait ses vacances depuis des années. Il irait en exploration après la sieste et si cela valait la peine il y retournerait avec sa femme qui n'aimait pas prendre la voiture pour rien par ces chaleurs.<br />
<br />
Il n'était pas déçu. Il trouvait le style qu'il avait pressenti chez la boulangère. Les couleurs avaient beaucoup de force et sublimaient le dessin parfois maladroits. Une œuvre surtout avait retenu son attention: un rasta assis sur une chaise, vu par quel qu'un debout. Il regardait devant lui, ses yeux noirs pleins de douceur, ses cheveux enfermés dans un grand bonnet de laine aux dessins de couleurs vives. Ses mains étaient croisées sur son ventre et surmontées de ce qui lui sembla être d'étranges petites flammes.<br />
<br />
Ce bonhomme l'intriguait. Il se demanda qui il pouvait bien être. Il eut envie de connaître son histoire. Mais bientôt son attention se reporta sur la jeune femme qui dans une pièce suivante de l'exposition était assise devant une table, habillée en tenue de tennis, occupée à boire du vin rouge en lisant un roman policier. Elle lui parut très troublante, dans qu'il sût dire pourquoi. Elle n'était pas véritablement belle, avait des seins presque plats. Il était le seul visiteur dans l'exposition. Elle devait être lasse de son tête à tête avec sa bouteille car elle entama volontiers la conversation avec lui.<br />
<br />
Elle était peintre et professeur de tennis. Les tableaux étaient les siens et en début d'après-midi elle avait donné un cours de tennis avant d'aller ouvrir l'exposition. Il était charmé de cet assemblage d'occupations: le vin, la peinture et le tennis. La seule qu'il pratiquât assidûment était la première, celle qui demandait le moins de talents. Mais il jugea prudent de ne pas mentionner la bouteille à la belle. Il préféra prendre la tangente en se démarquant: il avait le tennis en horreur lui expliqua-t-il, que ce soit à jouer ou à regarder. Il se demandait comment elle arrivait à concilier deux activités aussi différentes. Cela devait être la quadrature du cercle. Elle rit à cette expression pédante. Mais son rire était plein de gentillesse. Il désarma ses manières brusques de timide.<br />
<br />
Voulez-vous que je vous fasse faire le tour de mes tableaux?<br />
Volontiers.<br />
<br />
En faisant le tour de la salle elle lui expliqua son atelier dans un vieux quartier de Paris, au milieu des artisans, des étrangers en situation plus ou moins irrégulières. Maintenant ils riaient tous les deux en échangeant des anecdotes.<br />
-Et celui-là, ce rasta?<br />
-Oh, c'est un vieil ami et il vient souvent à mon atelier. C'est là que je l'ai peint.<br />
-Et ces espèces de flammes sur ces mains.<br />
-C'est le souci qu'il se fait pour son fils.<br />
-Son fils?<br />
-Oui, son fils est mathématicien et lui, le père rasta il a du mal à le comprendre.<br />
-On imaginé plutôt des pères mathématiciens qui se désespèrent d'avoir un fils rasta.<br />
-Oui. (Elle rit) Lui, c'est le contraire. Il me parlait tout temps de son fils. De ce qu'il ne comprenait pas comment il pouvait vivre avec des chiffres. Il me parlait tout le temps des chiffres. En fait je crois qu'il essayait tout le temps de réfléchir sur les chiffres.<br />
-Alors ces flammes.<br />
-Ce ne sont pas des flammes mais des doigts. C'est ses pensées sur son fils. Il a dix doigts naturels et dix doigts qui sont ses pensées sur son fils.<br />
<br />
Il resta songeur devant le tableau, devant les vingt doigts, devant cette si étrange histoire de père et de fils. De père rasta et de fils mathématicien. La femme le regardait regardant le tableau qu'elle avait peint. Cela dura un temps que ni l'un ni l'autre n'aurait su mesurer. C'est lui qui s'attacha à cette contemplation. Il se détourna sans la regarder et lui dit en lui tournant le dos<br />
<br />
-Je reviendrai.<br />
<br />
Dans sa voiture il réfléchissait à la manière de convaincre sa femme de le laisser acheter ce tableau.<div class="blogger-post-footer"><script type="text/javascript">
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<br />
<br />
- Mon grand-père était facteur...<br />
<br />
- Le mien aussi!<br />
<br />
Pourquoi me regardaient-ils tous comme cela? Certains messieurs de l'autre bout de la table se soulevant même légèrement de leurs chaises pour mieux me voir. Je sentais le sang me monter aux joues. C'était horrible. Je rougissais, je ne pouvais pas m'empêcher de rougir. Je devais ressembler à un ridicule coquelicot avec ma robe blanche en fausses dentelles anglaises. Le regard des hommes, passe encore, j'y étais habitué à ces œillades toujours plus ou moins égrillardes, à ces regards qui coulaient vers mes seins, vers mon décolleté. Mais celui des femmes! Depuis le début du repas je sentais qu'elles me jaugeaient, qu'elles jaugeaient en moi la rivale, plus jeune mais maladroite, timide, pas à sa place dans ce milieu, trop habillée ou pas assez habillée. Pourtant maman m'avait toujours dit qu'avec le blanc on ne se trompait jamais. Pauvre maman. Que penserait-elle de sa fille en ce moment?<br />
<br />
Je n'osais pas détacher mes yeux de notre hôte à qui j'avais répondu si spontanément. Il était également le chef de Grégoire avec qui je venais de me marier. Je n'osais pas regarder Grégoire, assis à deux places de moi pour lui demander du secours. Et lui se taisait, peut-être qu'il me regardait comme les autres. Qu'avais-je dit de si extraordinaire? Est-ce parce que ma voix avait été trop haut perchée? Que c'était la première fois que je participais à la conversation? Que j'étais intervenue sans réfléchir, de manière spontanée, poussée par la joie d'avoir enfin quelque chose à dire dans cette soirée où, depuis le début je ne le sentais pas à ma place, terrassée par la timidité dans ce milieu qui était bien plus celui de Grégoire que le mien?<br />
<br />
Les yeux du patron de Grégoire ne me lâchaient pas. Ils étaient couleur de miel. Je ne pouvais pas non plus m'en détacher. Le temps me paraissait arrêté. Mais je sentis que le sang refluait sur mon visage. Peut-être que ces yeux étaient bienveillants après tout. Je sentais une pointe d'amusement prendre place en eux. Comme s'il allait me tendre la main, me sauver de la brûlure de toutes ces épées de regards tournées vers moi.<br />
<br />
Maintenant un franc sourire montait à ses lèvres. Son regard m'enveloppait d'une manière que je n'avais jamais éprouvée auparavant, peut-être juste un peu trop amicale pour que je puisse me sentir parfaitement à l'aise. Ce sont ses lèvres que maintenant je regardais. Je sentis que tous les regards braqués il y a un instant sur moi se tournaient vers elles. Nous attendions tous que soit prononcé un oracle. Nous ne savions lequel mais au moins je n'étais plus au centre de toutes les attentions.<br />
<br />
Chère madame (son sourire s'élargit encore) mon grand-père était facteur d'orgue.<br />
<br />
Je ne savais que répondre à ce sourire aux apparences enjôleuses qui me poignardait. Une seule femme rit. J'entendis son rire qui se noya vite dans le silence. Il fallut un peu de temps avant que la conversation ne reprenne. Mon voisin me parla. À son ton je compris qu'il se voulait aimable mais j'étais bien en peine de donner du sens aux mots qu'il m'adressait, encore moins d'y répondre. Je ne sais pas non plus comment je finis la soirée. Je ne me souviens pas d'avoir salué le patron de Grégoire. Pourtant j'ai bien dû le faire.<br />
<br />
Je me souviens seulement qu'au retour dans la voiture Grégoire n'a pas desserré les lèvres, pas plus qu'arrivé à la maison.<div class="blogger-post-footer"><script type="text/javascript">
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La journée avait mal commencé. C'est à dire que la journée avait commencé comme d'habitude par une longue insomnie. Mes rhumatismes, misère de se sentir vieille, seule, mon vieux lit au matelas tout tassé, mes jambes lourdes, les idées noires, même pas noires, grises, l'ennui. Une journée vide à tirer, à attendre le sommeil, l'insomnie, le réveil progressif de la ville. Les bruits des voisins de l'appartement du dessus. Ce jeune couple. Ils ne se rendent pas compte du bruit que fait leur bonheur. Peut-être qu'ils s'en fichent que j'entende tout ce qu'ils font. Quand ils sont dans l'ascenseur tous les deux avec moi j'ai parfois l'impression qu'ils ne me voient pas.<br />
<br />
C'est surtout à elle que j'en veux. Les hommes sont bêtes, ils n'y peuvent rien, c'est bien connu. Elle, elle a l'air d'avoir tout ce qu'elle peut désirer. Elle a l'air de s'en ficher d'habiter dans cet immeuble minable. Un jour, devant les boîtes aux lettres, elle m'a dit qu'elle était infirmière de nuit et que son mari était interne dans le même hôpital. Je me suis dit que bientôt ils gagneraient assez d'argent pour habiter ailleurs. Elle ne me l'a pas dit mais j'ai déduit ça de la situation. Il faut pas qu'elle croie qu'elle m'a amadouée avec son air gentil. Gentille, oui, mais c'est juste parce qu'elle n'était pas avec l'autre qu'elle faisait attention à moi.<br />
<br />
L'autre. Son mari? Doucement ma belle! Je demande à voir. Il y a deux noms sur la boîte aux lettres. Ce ne serait pas le premier interne à se faire entretenir par une infirmière le temps de ses études. Et à épouser une fille de notaire par la suite. Tu n'as pas encore déménagé, ma chérie!<br />
<br />
Enfin c'est ce que je me disais jusqu'à aujourd'hui. J'ai du mal à comprendre comment j'ai pu me satisfaire de pensées aussi mesquines. Pas étonnant que je me sois consumé d'ennui! Ce n'était pas de ma faute il faut dire. Si je n'avais pas eu cette lettre par hasard dans ma boîte aux lettres jeudi dernier j'en serais toujours au même point, à remuer mes petites rancœurs, à ne rien attendre de la vie.<br />
<br />
Il m'a fallu du temps pour comprendre et savoir ce que j'allais faire. C'était si inattendu. Bon, je l'admets, je m'étais trompée. La lettre prouvait qu'elle était bien mariée, elle avait bien droit au nom double de la boîte aux lettres. Alors hier, samedi, je les ai invités à venir prendre l'apéritif à la maison. J'avais mis les petits plats dans les grands en leur faisant des amuse-gueules de chez Picard. Ils ont été très contents et m'ont raconté leur vie, leurs projets. En partant ils m'ont embrassée tous les deux comme du bon pain. Elle m'a dit que je lui rappelais une de ses tantes décédée qu'elle avait beaucoup aimée, qu'ils étaient contents d'avoir une amie comme moi dans l'immeuble.<br />
<br />
Ce matin je me suis réveillée reposée en les entendant se réveiller. C'est un peu comme si je vivais avec eux désormais! Mais ils ne sauront jamais que le laboratoire lui avait écrit pour lui demander de prendre d'urgence contact avec son médecin traitant, suite à un frottis vaginal. J'allais pouvoir me délecter de leur insouciance pendant que la maladie progresserait en silence en elle. Je serai là, à leur côté, lorsqu'elle comprendra enfin ce qui lui arrive. Trop tard peut-être pour terrasser la maladie mais ils me seront reconnaissants de ma présence amicale. C'est sûr que je ne vais pas les lâcher maintenant!<div class="blogger-post-footer"><script type="text/javascript">
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<br />
Il sort en hâte de la station de métro. Ce passage par l’hôpital pour se faire enlever un Holter posé la veille n’est qu’une parenthèse incongrue dans une journée à l’emploi du temps serré, tendu comme la peau d’un tambour de guerre. C’est aussi un désagréable rappel que son corps peut le trahir, l’a déjà trahi. Il n’y pense pas trop. Seul compte le moment où il pourra de nouveau se plonger dans des activités utiles. Il ne supporte pas d’attendre et à l’hôpital on ne sait jamais combien de temps ça peut durer.<br />
<br />
Sur le trottoir il s’avance au devant d’un homme jeune, trisomique, qui porte une kippa noire. Il regarde avec attention la kippa, les lettres brodées en fil d’argent. Qu’y a-t-il d’étonnant à voir un juif trisomique ? Rien bien sûr mais il a l’impression que c’est la première fois que cela se produit. Le jeune homme tient un livre à l’épaisse couverture noire et il le lit en marchant. Ce livre a quelque chose de vénérable. Il n’est pas neuf ni non plus en mauvais état. Il se dit que ça doit-être le Livre. Comment disent-ils ? La Thora ? C’est ça, la Thora. <br />
<br />
Le jeune homme regarde le livre ouvert, regarde le trottoir devant ses pas, retourne au livre.<br />
<br />
Que comprend-il de ce qu’il lit ? Sait-il seulement lire ? Reconnaît-il les lettres ? Il n’en sait rien. Il ralentit le pas pour le regarder. La kippa sur les cheveux noirâtres, le livre, la lecture et la marche. Il ressent que quelque d’important se passe. Quelque chose dont le sens lui échappe. Il aimerait être juste un instant un juif pieux pour décrypter la scène. Un souvenir de son catéchisme lui revient. David, le jeune David qui a tué le géant, était beau et roux. Enfant ces deux adjectifs accolés lui étaient parus étranges. Le jeune homme trisomique n’est pas roux. Est-il beau ? Aux yeux de sa mère peut-être. <br />
<br />
Si elle s’est aperçue qu’il est parti avec le Livre elle doit être inquiète. Pour le Livre et pour son fils. Si elle découvre le larcin à son retour elle risque de se mettre en colère. Il imagine une bruyante et brève pluie d’orage sur les feuilles desséchées d’un arbuste méditerranéen. Ne devrait-il pas l’accompagner discrètement jusqu’à sa destination pour lui éviter une mauvaise rencontre ?<br />
<br />
Il s’éloigne, songeur.<br />
<br />
<br />
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Un autre jour son fils ainé devant son frère et ses sœurs, devant sa mère, lui reprocha ses ingérences mortifères. Ces rancoeurs remontaient à l'époque où il avait cru pouvoir l'aider à trouver du travail. Il s'était lui-même bien rendu compte de l'impasse dans laquelle les entraînait cette proposition d'aide bien intentionnée de sa part. Elle alimentait son angoisse incoercible de voir ce fils si admiré incapable de s'intégrer à la société. Il lui transmettait malgré lui ses craintes dévalorisantes et ni l'un ni l'autre ne pouvait en parler. Il voyait avec inquiétude les années passer. Il vivait chaque contact, chaque piste d'emploi qu'il suggérait à son fils ou que celui-ci lui mentionnait comme une nouvelle source d'espoir qui faisait battre son cœur comme celui d'un amoureux pour sa belle. La déception tout d'abord l'assommait puis lui faisait ruminer des idées toujours plus noires.<br />
<br />
Plusieurs fois en désespoir de cause il avait confié le soin de s'occuper de son fils à de ses relations disposées à lui rendre un service plus ou moins désintéressé. Mais malgré les assurances qui lui avaient été données cela n'avait jamais marché. L'ami pressenti n'avait pas l'opiniâtreté nécessaire, son fils ne se laissait pas faire. Il n'était pas dupe du caractère absurde de ses tentatives. Il s'en voulait de cette spirale de déconvenues qu'il alimentait et dont il percevait bien le caractère nocif pour tous les deux. Mais lui du moins avait-il le cuir épais car la vie lui avait donné l'habitude de souffrir. Ce n'e serait qu'une cicatrice de plus, une plaie dont il pourrait s'accommoder à condition qu'elle ne reste pas durablement ouverte. N'était-ce pas à son aîné qu'avait été dévolu de longue date la mission de compenser toutes les blessures narcissiques qu'avait reçues son père?<br />
<br />
Dans ses moments de lucidité, ou de trop grande lassitude, il s'imaginait le jour où son fils aurait trouvé sa voie, où il pourrait construire sa vie selon ses goûts, cultiver son don pour la musique, soutenir la fierté paternelle. Il n'avait pas le droit de croire qu'un tel moment n'arriverait pas. C'était ce que lui dictait sa raison mais la raison n'avait pas beaucoup de prise sur lui en temps normal. Il le savait et il en souffrait.<br />
<br />
Et puis son fils lui annonça qu'il s'était inscrit pour passer un concours de technicien forestier. C'était son projet et il s'en donnait les moyens en suivant une formation préparatoire. Il en fut soulagé et heureux. Ce projet qui ne lui serait même jamais venu à l'idée portait vraiment la marque de son fils et correspondait à son amour pour la nature. S'il réussissait le concours, il devait le réussir, ce serait pour lui une voie sûre d'épanouissement. Il aurait vaincu la malédiction portée à son corps défendant par son père.<br />
<br />
Le métier se révéla plus complexe et plus riche qu'il l'avait imaginé. Il aimait entendre son fils lui en parler, lui faire part de ses difficultés mais il ne regrettait pas son choix.<br />
<br />
Le soir dans son lit il repensa à l'attaque de son fils, à l'incompréhension devant cette attaque d'une de ses filles qui avait buté sur le mot ingérence. Elle était elle-même très jalouse de son intimité et elle avait dit qu'il y aurait eu ingérence si leur père avait envoyé des messages d'amour au nom de son fils à sa petite amie! L'adjectif mortifère, personne ne l'avait relevé. Il voyait bien ce que ces deux termes avaient de réel pour son fils. Lui-même avait pu se dire qu'il s'était enlisé jusqu'au cou dans une ingérence mortifère. Il en avait eu conscience, une conscience impuissante à s'en dégager malgré qu'il en eût. Il faudrait du temps pour que son fils lui pardonne. C'est quelque chose que doivent accepter les pères.<br />
<div>
<br /></div>
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<br>
Contrairement à son habitude il ne regarda pas les femmes qui se trouvaient dans la rame du métro. Il ne chercha pas sur laquelle fixer ses rêveries sensuelles. Il ne ferma pas non plus les yeux pour se recueillir ou se reposer. Il ne lut pas. Non, il ne fit rien de tout cela. Il demeura les yeux ouverts et fixes devant lui sans rien voir. Seuls les coups d'œil qu'il jetait à sa montre toutes les deux ou trois stations le faisaient sortir de son immobilité. Il avait pris de la marge et la conservait.<br>
<br>
À la sortie du métro il se dirigea d'un pas pressé vers sa destination. Il commençait à faire vraiment froid. Il dépassa plusieurs clochards couchés dans des duvets sur des cartons sans leur consentir un regard. Un peu plus loin il croisa un homme debout qui s'adressa à lui. Il ne comprit pas ce que l'homme lui demandait. Il fit mine de n'avoir rien entendu, ne détourna pas le regard. Son attitude d'enfermement en lui-même le surprit. Il pensa que l'homme devait être un clochard qu'il avait blessé de son mépris mais lorsqu'il l'entendit lui parler avec colère alors qu'il était déjà à quelques pas de lui il se dit que c'était peut-être un passant qui demandait son chemin.<br>
<br>
<br>
Est-ce que je vais faire demi-tour et m'excuser? Lui dire que je vais faire la surprise à ma compagne de l'attendre à la descente de son train et que si j'ai fait mine de ne pas l'entendre c'est que je ne voulais pas la rater? Est-ce que je vais lui avouer que j'étais enfermé en moi-même parce que dans quelques jours on va m'opérer et peut-être, probablement même, trouver des cellules cancéreuses, me faire basculer dans une vie d'épuisant combat contre une maladie qui me fait peur? Et qu'en attendant j'avais décidé de profiter des derniers jours où le doute pouvait me laisser de l'espoir pour manifester de toutes les manières possibles mon amour à ma compagne, d'aller la chercher à la descente du train comme aux premiers temps de notre relation? Ou simplement invoquer ma distraction?<br>
<br>
Déjà il avait tourné le coin de la rue.<br>
<br>
Si c'est un clochard il sera encore là quand je repasserai. Je me détacherai du bras d'Anna et j'irai vers lui avec une expression amicale pour qu'il n'ait pas peur s'il me reconnaissait. Je lui dirai que tout à l'heure j'étais passé sans lui prêter attention parce que j'étais en retard, que je craignais de rater l'arrivée du train de ma compagne. Je lui donnerai un billet de 10 Euros.<br>
<br>
Son cœur se serra. Il contribuait à la laideur du monde<div class="blogger-post-footer"><script type="text/javascript">
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<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
La ligne une est
l'intention de relier les points d'émergence des stations qui la
constituent, de Château de Vincennes à La Défense dans les deux
sens. Elle offre à ceux qui l'empruntent la possibilité de lire des
livres, des dossiers, des journaux payants ou gratuits, des écrans
reliés au monde entier, ou même des visages. Il est possible d'y
écouter de la musique, celle qu'on emmène avec soi ou qu'offre
parfois un baladin du métro avec plus ou moins de bonheur, des
bribes de conversations en vis-à-vis ou au téléphone. On peut y
rêvasser, y dormir et même s'y ennuyer.</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Pour l'instant il rallie
Concorde à Bastille mais il ne peut ni lire, si ce n'est des visages
et des statues sur leurs socles, ni dormir ni s'ennuyer. Il pourrait
écouter de la musique comme beaucoup de ceux qu'il croise. Mais ce
n'est pas ainsi qu'il pratique la course à pied. Il est arrivé au
jardin des Tuileries, sur le trajet de la ligne une, mais décalé de
son tracé qui doit cheminer en souterrain sur sa gauche. Cet
exercice sportif modéré de début de week-end est devenu pour lui
un véritable rituel apaisant et il faut des circonstances
climatiques ou personnelles exceptionnelles pour qu'il ne s'y
soumette pas chaque semaine. De surcroît il vaut à sa cinquantaine
dépassée l'approbation de son médecin et coupe court à des
questions qui deviendraient trop pressantes sur son hygiène
alimentaire ou sa consommation quotidienne de cigarettes.</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
La matinée est
particulièrement agréable avec un soleil chaleureux de début
d'automne. Ses foulées se déroulent en souplesse et il ne sent pas
la moindre petite douleur, annonce d'un claquage musculaire ou d'une
tendinite, sans parler d'un accident cardiaque. Non, décidément,
les conditions sont idéales !</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Il arrive à l'Arc du
Carrousel, dépasse les marchands sénégalais de tours Eiffel et
s'arrête sagement au feu avant de pénétrer dans l'espace vaguement
délimité par des barrières métalliques entre les bâtiments en U
où se dressent les pyramides de Pei. Les visiteurs ne sont pas
encore trop nombreux, entre ceux qui font la queue à la base de la
pyramide principale pour entrer au musée et les touristes qui se
reposent sur les margelles des bassins ou les couples de touristes du
monde entier qui se photographient l'un l'autre devant le monument.
Certains jours où il interrompt sa course pour reprendre souffle il
peut lui arriver qu'on lui confie l'appareil photo pour réaliser un
de ces clichés banals des deux tourtereaux destiné à finir dans un
cadre argenté sur une desserte quelque part dans l'Alabama ou le
Sichuan. Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui où ni la densité des
visiteurs ni sa fatigue ne le contraignent de passer de la course à
la marche.</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Cela ne l'empêche pas de
regarder du coin de l’œil ce qui se passe autour de lui,
d'apprécier la beauté des femmes, de supputer le potentiel sexuel
de leur couple. Plaisirs secrets d'un voyeurisme imaginaire
recueillis au passage. En s'approchant des escaliers qui mènent à
la Cour carrée il remarque une jeune femme blonde, elle pourrait
être suédoise ou norvégienne, qui fait mine de tenir la Grande
pyramide dans sa main droite à plat pour l'objectif de son
compagnon. Elle est vraiment charmante, pleine de fraîcheur elle
exhale la joie de vivre. Il poursuit sa course et décide de se
retourner pour lui faire un signe appréciateur du pouce dans le dos
de son compagnon. Mais à l'exact moment où il fait son geste
accompagné d'un sourire la belle lui tire la langue. Cette
simultanéité inattendue transforme son sourire en rire et il
l'entend qui rit, elle aussi.</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Cet épisode de complicité
l'enchante alors qu'il poursuit sa course. Est-ce que la belle va
donner à son amoureux l'explication du tiré de langue suivi d'un
rire ?</div>
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<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: medium;"><i>Haïku</i></span></div>
<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 6.25cm;">
<span style="font-size: small;"><i>Sensation
de printemps</i></span></div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 6.25cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 6.25cm;">
<span style="font-size: small;"><i>L'escalier.
Marche après marche</i></span></div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 6.25cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 6.25cm;">
<span style="font-size: small;"><i>Il
s'extrait du vide</i></span></div>
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<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Il
ne pouvait regarder dans la rue qu'en traversant leur couple vue dont
la manière dont ils étaient placés, lui assis dos au mur attendant
qu'on vienne prendre sa commande, les mains posées à plat sur une
étroite table carrée, eux déjà en train de déjeuner attablés à
une table non moins qui tenait la totalité de la largeur de
l'étroite vitrine sur la rue jusqu'à la porte d'entrée du
restaurant. Le dispositif était si serré qu'ils auraient aussi bien
être assis trois à la même table.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Il
était arrivé après le coup de feu de midi. Il y avait une table
disponible sur le trottoir mais pour être plus au calme il avait
préféré s'installer à l'intérieur malgré le soleil agréable
qui honorait enfin la saison. Il avait de prime abord jeté un regard
distrait au couple attablé à sa droite: un élégant sportsman
ayant dépassé la soixantaine, cheveux blancs taillés courts et une
femme d'apparence agréable à l'épaisse chevelure blonde. Ce fut le
ton enjoué de la femme qui louait la qualité du restaurant italien
qui attira son attention. L'établissement ne lui semblait pas
mériter de tels éloges. Ce n'était qu'un banal restaurant
fréquenté à midi par des employés d'un quartier animé de Paris
où se mêlaient bureaux, boutiques et cinémas. Il remarqua d'un
coin de l'œil que ses voisins s'embrassaient de la manière discrète
qui convenait à leur âge.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Il
jeta alors un coup d'œil en direction de la rue comme il estimait en
avoir le droit. La femme avait l'éclat des bourgeoises riches qui
s'ingénient à force d'une vie confortable et de soins adaptés à
retarder ou masquer les atteintes de la vieillesse. Il ne savait pas
au juste quel âge lui donner mais elle avait certainement dépassé
depuis quelques années le zénith de sa vie. Plus que ses traits
bien conservés ses mains déjà noueuses trahissaient le temps déjà
passé. Elle était vêtue d'une manière très simple,à à la
limite de la gêne lui sembla-t-il, mais soignée. Elle avait l'air
d'avoir été dépouillée de ses bijoux. Le seul qu'elle portât
était une très fine chaîne en or au bras gauche avec trois ou
quatre pendeloques. Des enfants, des maisons, il ne distinguait pas
bien. Il en avait parfois vus comme autant de trophées de maternité
aux bras de mères de familles. Il lui sembla qu'il n'avait jamais
remarqué aussi peu d'or pour ce type de bijoux.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Il
ne voulait pas montrer sa curiosité et détourna le regard de la
rue. La femme parla de bouteilles qu'elle pensait remplir d'huile
d'olive et d'un produit dont il ne comprit pas le nom pour les offrir
à l'homme. </span></span></span>
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
C'est quelque chose que j'ai l'habitude de faire et que mes amis
apprécient.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Je pourrais en mettre une dans ma cuisine.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Dans le macramé?</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Oui c'est ça, dans le macramé.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Il
lui sembla qu'il y avait une nuance de satisfaction dans la voix de
la femme à parler d'un macramé dans la cuisine de l'homme.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Il
perdit la suite de la conversation le temps qu'il commande sa pizza
et son pichet de vin rouge. Maintenant il sirotait le vin rouge l'air
absent mais l'oreille attentive. La voix heureuse et
imperceptiblement cajoleuse de la femme l'intéressait. Il sentit
qu'elle jouait gros aux portes du bonheur sans être encore sûre
d'en avoir franchi le seuil.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Est-ce que tu veux prendre du dessert, chéri?</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Elle
avait dit "chéri" avec une nuance d'hésitation dans la
voix mais le mot était bien entré dans leur conversation.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Généralement je ne prends pas trop de choses sucrées.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Tu peux prendre un dessert pas trop sucré.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-Tu
as raison. Regardons.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Ils ont aussi du tiramisu mais c'est peut-être trop sucré.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Perdu
dans ses réflexions la suite du dialogue lui échappa. Pour la femme
c'était une petite victoire d'avoir pu conduire l'homme à prendre
un dessert. </span></span></span>
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Il
se demanda ce qui se passerait s'il intervenait dans la conversation
du couple, s'il commençait à faire la cour à la femme. Pouvait-il
lui proposer un meilleur parti? Il était beaucoup plus jeune que le
sportsman. Pouvait-il imaginer la ravir à son compagnon?</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Cette
nouvelle idée le distrayit un instant. Il ne pouvait d'agir que
d'une rêverie sans conséquence, si ce n'est qu'elle éloignait son
esprit de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Du reste sa
pizza arrivait et il ne voulait pas manquer de la savourer.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Lorsque
sa première faim fut apaisée et qu'il releva la tête de son
assiette il vit que la femme tenait en main une chemise rayée bleue
et rose qu'elle semblait offrir à l'homme.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Je suis sûre que tu n'aimes pas la couleur.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Mais si, j'aime la couleur, voyons. Si je ne l'aimais pas, je te le
dirais.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Si tu veux la changer tu peux, j'ai gardé le ticket de caisse.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Mais non, je l'aime beaucoup.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
C'est vrai?</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Mais oui,d'habitude je n'ai que des chemises unies. Ça change.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">La
conversation en resta là sur ce sujet car on apporta les desserts
qu'ils avaient commandés au couple. Ils commencèrent à les
déguster en silence et il en profita pour demander l'addition.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-Tu
étais vraiment fâché contre moi après la Saint Valentin. </span></span></span>
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
C'est fini. Maintenant on se retrouve.</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Il
calcula que leur brouille avait duré deux mois. Qu'avait-il fait
pendant ces deux mois dans sa cuisine a macramés? Et elle? Il aurait
aimé le leur demander mais ils se réfugièrent dans le silence au
lieu de s'épancher. Les idiots!</span></span></span></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br />
</div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Le
patron vint encaisser son déjeuner. Il quitta le restaurant sans
leur adresser un regard, fier de sa discrétion.</span></span></span></div>
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<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Je suis lâche-
Je suis coincé- J'ai peur !</span></div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Trois mois
d'éloignement. Trois mois de dés-envoûtement. J'ai cru que j'avais
repris le fil de ma vie, que je n'aurais plus à vivre en permanence
au bord du gouffre, à risquer à tout moment de me fracasser, à la
merci d'une imprudence.</span></div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Mais non !
Je lui suis revenu dès qu'elle m'a sifflé. Comme un toutou. J'ai
honte. Comme j'ai honte ! </span>
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Ce n'est plus
possible ! Cette fois-ci je vais me battre. Je vais mordre. Je
vais rompre. Rompre !</span></div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Je vais
résister à ses pleurs, à ses violences verbales, à ses menaces, à
ses supplications surtout. Moi aussi je peux être violent. Je vais
retourner contre elle sa violence. Je vais commettred l'irréparable.
Tiens, je vais franchir le Rubicon !</span></div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<ul>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Tu as
mauvaise mine mon chéri. Comme tu as dû souffrir !</span></div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
…</div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Ça y est,
c'est fini. Je comprends tu sais que tu aies eu besoin de réfléchir,
de prendre tes distances. Moi aussi parfois.</span></div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
…</div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">J'ai
toujours cru en toi. Tu es quelqu'un d'extraordinairement solide.
Mais si, je t'assure. Je sais que je peux m 'appuyer sur toi.</span></div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
…</div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Donne moi
ta mail. Ce que je l'aime ta main ! Tu permets que je
l'embrasse ?</span></div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
…</div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Détends
toi, mon chéri. Ma main sent la tension sur ton front.</span></div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
…</div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Là, je me
sens si bien, serrée contre toi.</span></div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
…</div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Tu te
souviens, notre premier baiser ?</span></div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
…</div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">C'est
merveilleux, mon chéri. On s'aime si fort, tu vois.</span></div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
…</div>
<li><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Maintenant
il faut que tu téléphones à ta femme. Tu dois tout lui dire. Par
respect pour elle tu ne dois plus la laisser dans l'ignorance. Tu
dois faire cela pour elle, sortir du mensonge vis-à-vis d'elle.
C'est la mère de tes enfants. Tu lui dois cela.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Elle lui
tendit alors son téléphone portable avec une implacable douceur </span>
</div>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</ul>
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<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"> Une charmante
boule lui maintient ouverte la porte de gauche qui mène à
l'escalator. Il est d'autant plus désarçonné par la gentillesse et
la grâce de son sourire qu'il vient de se heurter à la résistance
obtuse de la porte de droite à la poussée de son épaule. Il a hésité
un instant à faire une autre tentative avant de céder à l'invite
de l'inconnue. Il répond à sa prévenance d'une légère
inclinaison de la tête en guise de remerciement.</span></div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"> Il la regarde
cruellement s'élever devant lui sur l'escalier roulant : jambes
trop courtes, cul trop large. Légèrement de profil elle continue de
sourire pour elle seule. </span>
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"> Au débouché
de l'escalator un cycliste qui roule sur le trottoir manque l'écraser
sans qu'elle semble y prendre garde.</span></div>
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<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Il faut bien reconnaître que la
patience n'avait jamais été son fort. Il s'exaspérait depuis dix
bonnes minutes à piétiner dans le grand escalier d'honneur de la
préfecture pour la fête nationale. Les gens, les notables du
département, auraient dû partir en vacances. Il se maudissait
d'être venu, cela faisait plusieurs années que ça ne lui était
pas arrivé. Il ne connaissait pas les personnes qui occupaient les
trois marches au-dessus de lui. Tant mieux, il n'était pas d'humeur
à faire des amabilités sociales.</div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
C'est plongé dans cet état d'esprit
que soudain, parvenu enfin au palier intermédiaire, en levant les
yeux il la vit dans la glace monumentale aux trumeaux dorés qui
occupait tout un mur. Elle aussi l'avait vu, au même instant
miraculeux. Il vit dans son regard à elle le même ébranlement
qu'il devait y avoir dans le sien. Ces deux regards échangés par
hasard les projetaient trente ans en arrière. C'était un câble
d'acier qui les liait. Il ne vit pas les effets des ans sur sa
silhouette, les traits de son visage. Ou plutôt si, il les voyait,
mais cela n'avait pas d'importance. Il était aimanté, fasciné par
son regard, par sa personnalité qu'il venait à l'improviste de
retrouver. Le temps non plus ne l'avait pas épargné mais le regard
de la femme qu'il avait aimée le ramenait à ses vingt ans.</div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ils n'osaient pas se tourner l'un vers
l'autre pour se voir en direct. Ils avaient peur de rompre le charme.
Derrière eux ils sentaient monter un murmure de réprobation. Comme
si ça avait de l'importance qu'ils arrêtent quelques instants le
lent cheminement de la queue. Les gens finissaient par les contourner
et ils sentaient sur eux, toujours figés face à la grande glace,
des regards noirs. Ils ne pouvaient pas rester comme cela
indéfiniment. Ils se tournèrent enfin l'un vers l'autre.
</div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ils se sourirent. Le charme n'était
pas épuisé. C'est elle qui finit par rompre le silence : « Tu
sais quoi ? ». Il n'hésita pas, il la prit par le bras.
Ils fendirent non sans mal la foule de ceux qui cherchaient à monter
sur la première volée de marche. Ils disaient « Excusez-nous,
excusez-nous » sans regarder les gens, sans prêter attention
aux propos réprobateurs. Ils étaient enfin libéré de la presse,
sur le perron de la préfecture, devant la grande place du marché.
C'est lui qui maintenant la conduisait d'un pas vif. Il tenait
fermement son bras. Pour un peu on aurai pu croire qu'il l'enlevait.</div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Pendant qu'il commandait la chambre et
prenait les clés elle restait en arrière, discrète si ce n'est
gênée. Cela faisait trente ans qu'ils étaient mariés et quatre
ans qu'ils n'avaient plus fait l'amour.
</div>
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<br />
<br />
<br />
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Sorti de la bouche du métro
il descend de l'esplanade qui sépare les voies qui vont vers Paris
de celles qui dans l'autre sens mènent à La Défense. A cette heure
relativement matinale les voitures sont encore assez espacées et il
peut traverser au passage clouté sans se préoccuper des feux ni
hâter l'allure. Parvenu sur la rive bordée d'immeubles il remarque
une voiture d'une marque réputée mais de gamme intermédiaire qui
s'arrête assez loin du trottoir.</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Il remarque surtout la
personne qui en sort, une élégante jeune femme brune avec un
sourire charmant qui semble s'adresser à l'univers entier. Elle
court d'un pas léger jusqu'à une boite aux lettres au bord de la
chaussée. Il voit alors qu'elle tient une lettre à la main. En la
déposant dans la boite son sourire se fait encore plus attendrissant
puis elle repart en un instant.</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Il s'arrête songeur devant
la grosse boite jaune. S'il osait il approcherait ses narines des
fentes par où passe le courrier pour essayer de repérer les
effluves d'une lettre parfumée. Il imagine que la femme écrit à
son amant pour lui proposer un rendez-vous secret. C'est difficile à
croire à l'heure des téléphones portables et d'internet mais
qu'importe, il n'en faut pas plus à son imagination pour rêver que
c'est à lui qu'écrit la belle inconnue.
</div>
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&alt=rss</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5728190355191153159.post-9041224533878714472012-10-10T11:49:00.001-04:002012-10-10T11:49:48.872-04:00Le Médecin<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Calibri;">Il reprit sa respiration et pour la première fois il signa la liste d’une main ferme, sans trembler. Il rajouta même un nom de son écriture en pattes de mouche de médecin myope. Puis il jeta un regard de défi à son oncle, le jeune frère de son père qui sourit légèrement.</span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Calibri;">Ce n’était pas la vie dont il avait rêvé. Depuis qu’il avait dix ans il avait voulu fuir ce monde : la fascination qu’exerçait sur son entourage la cruauté froide de son père, la violence de son frère aîné, l’héritier adulé, qui l’avait par deux fois violé avant de devenir au seuil de ses dix-huit ans un chasseur de femmes dans les rues de la capitale, protégé par ses gardes du corps et par l’argent qui coulait à flot entre ses mains manucurées. Des mains qui, murmurait-on, savaient longuement torturer pour presque rien.</span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Calibri;">Alors il avait choisi de devenir médecin, il était parti étudier à Londres, une ville où son nom ne déclenchait ni la terreur ni l’adulation, feinte ou sincère. Lui le taciturne avait fait son chemin, avait pris une spécialité, l’ophtalmologie, qui n’obligeait pas à toucher les corps, qui ne risquait pas de les faire souffrir. Son père et ceux de son clan avaient laissé faire. Dans chaque famille il y avait un original. Lui ne s’intéressait pas à la politique, il ne faisait pas d’ombre à la domination sans partage qui mettait le pays en coupe réglée. Il était revenu, s’était marié, exerçait la médecine comme un art libéral. Les choses sérieuses, la constitution d’une dynastie politique, c’était le frère honni.</span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Calibri;">Et puis le frère était mort, accidentellement. La vitesse, l’alcool. Il n’y avait pas même eu pour l’occasion d’arrestation d’opposants, d’exécution de prisonniers politiques. Simplement une grande tristesse du père vite surmontée, quinze jours de deuil national et un immense arc de triomphe construit à l’aide de financements de pays amis sur la route d’accès à la ville depuis l’aéroport. Au sommet une statue colossale en marbre blanc du frère, saluant le flot des voitures, souriant pour l’éternité. Les automobilistes prirent l’habitude de ralentir en passant sous l’arche, comme s’ils étaient étreints par le chagrin ou le respect, d’où de mémorables embouteillages jusqu’à tard dans la nuit, souvent sur plus de dix kilomètres.</span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Calibri;">Mais voilà que le père commença à vieillir et appela son fils cadet à ses côtés. On prit l’habitude de voir ce grand dadais à l’air emprunté, au sourire figé, dans toutes les manifestations officielles, deux pas derrière son père. La terreur que lui inspirait ce dernier n’avait fait que croître au fil des années. Il savait comment la férule de fer qui avait de tout temps pesé sur sa mère et sur lui frappait également le pays tout entier au travers d’un dense réseau d’agents secrets et de délateurs de tout poil.</span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Calibri;">Lorsque le père était mort, le jeune frère de son père, le chef des services de sécurité était venu lui dire qu’au nom du clan il n’avait pas d’autre choix que de devenir président à la place du père. C’était lui, l’homme à l’uniforme vert olive au sourire indéchiffrable qui se tenait en face de lui, qui d’une poigne de fer avait tout combiné et lui dictait chacun de ses actes. C’était lui qui préparait les listes de personnes à arrêter et qui les lui faisait signer, lui qui en son nom faisait régner la terreur sur le pays. </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Calibri;">Cela faisait six mois qu’il était devenu président et il n’en pouvait plus de ses rêves paisibles fracassés. En ajoutant ce nom sur la liste, en la signant d’une main ferme il secouait l’autorité de l’homme de fer, son mentor. Il ne faisait pas pour que le malheur s’abatte sur un innocent, du reste qui pouvait être innocent dans ce pays ? Non, il faisait ce geste pour s’affranchir de l’oncle, pour décider par lui-même. Comme cela il serait certain de ne jamais devoir donner contre son gré l’ordre d’envoyer les chars et les avions contre son peuple comme l’avait fait son père.</span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Calibri;">Non, les chars et les avions pour tuer des vieillards, des femmes et des enfants de son propre peuple, cela il ne le ferait jamais. Il en était sûr. Il était médecin ...</span></div><br />
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<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0.5cm;">
<i>L'amour est morte<br />Ce
sont amis que vent me porte<br />Et il ventait devant ma porte<br />Les
emporta</i>
<br />
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Grand-père me tendit le cahier et
soupira.</div>
<br />
Mon garçon, tu connais ton texte
par cœur et c'est bien mais tu récites comme une machine. Essaie
d'y mettre un peu de sentiment, bon sang !<br />
<ul>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
De sentiment, grand-père ?</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Oui de sentiment. Récite comme si
tu ressentais des choses, là, au fond de toi.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je revois sa vieille main droite toute
sèche qui appuyait sur sa poitrine . Il me semble que je fis
le même geste que lui, sauf que je tenais aussi le cahier dans ma
main droite. Je le fis machinalement. Pas pour me moquer de lui.
Juste pour me rendre compte. D'ailleurs grand-père qui était
parfois susceptible ne le prit pas mal et moi je ne me rendis compte
de rien.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Franchement je ne vois pas le
rapport, grand-père.</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Voyons, quel rapport ?</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Eh bien, le rapport avec le fond
de moi. Tu viens de me parler de ça. Non ?</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Alors Grand-père fit ce que j'aurais
fait à sa place, à moins que ce soit une reconstruction de ma
part, il me regarda avec étonnement.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Peut-être qu'à ton âge tu n'as
jamais perdu d'ami.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Peut-être oui, mais j'ai un ami qui a
déménagé l'an dernier. Mais je ne dirais pas que c'est le vent
qui l'a emporté. C'est plutôt la voiture de ses parents, ou le
camion de déménagement. Avec l'histoire de camion de déménagement
je me suis dit que j'allais peut-être un peu loin. Mais j'avais ma
conscience pour moi. J'étais sincère. Et grand-père ne se fâcha.</div>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</ul>
<ul>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Et « l'amour est morte ».
Bien sûr tu ne peux pas t'imaginer.</div>
</li>
</ul>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Pour sûr, je ne pouvais pas
m'imaginer. Mon premier chagrin d'amour à l'âge de sept ans
m'avait laissé un souvenir délicieux avec le temps, comme le goût
d'un caramel, quelque chose de très doux, un peu écoeurant.</div>
<ul>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu n'as pas toujours été comme
ça,insensible. Tu te souviens de grand-mère ?</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Je m'en souviens, quand elle est
morte j'avais cinq ans.</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Et de la maison près d'Uzès,
est-ce que tu t'en souviens ?</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Oui, surtout du jardin.</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Précisément au fond du jardin il
y avait un portillon en bois peint en bleu qui donnait sur la
garrigue.</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu es sûr qu'il était bleu le
portillon ?</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Certain mais ce n'est pas la
question.</div>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
Alors c'est quoi la question,
grand-père ?</div>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</li>
</ul>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Peut-être que je commençais à
m'impatienter, à regretter d'avoir demandé à grand-père de me
faire réciter ma poésie de la semaine.</div>
<ul>
<li><div style="margin-bottom: 0cm;">
La question fiston, c'est que pour
réciter cette poésie il faut que tu retrouves ce petit garçon qui
me disait l'été après la mort de ta grand-mère : « Ne
sois pas triste grand-père, grand-mère est parti par la porte
bleue pour aller vivre dans la montagne, là où elle aimait
tellement aller se promener »</div>
</li>
</ul>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le lundi suivant c'est moi que la
maîtresse a interrogé. Moi qui suis resté la bouche ouverte comme
un O et qui ai eu zéro.</div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ce zéro, c'est la note dont je suis
le plus fier de toute ma scolarité. Plus fier même de de ma place
de troisième à l'agrégation de français.</div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais c'est une note que je ne
raconterai jamais à mes élèves. Et encore moins à mes enfants !</div>
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