« L’île isolée suppose d’autres îles » Commentez cette phrase d’Edouard Glissant
Putain, quel connard mon père avec sa nouvelle pouffe ! C’est maman qui m’avait dit : « Tu devrais aller voir ton père pour qu’il te donne des idées pour ta dissertation, ça fait bien deux mois que tu n’es pas allé me voir, non ? » Pauvre maman, toute ennuyée que son fiston coupe les ponts avec son père. Et lui qui roucoule, qui fait le beau. Elle aurait presque l’âge d’être ma frangine. Sauf que Clothilde est anorexique et que l’autre elle est plutôt bien carrossée. Ça on peut le dire. Quel salaud !
Ses explications foireuses sur ma disserte j’y ai rien compris mais il en a pris plein la gueule devant sa nouvelle copine. Et vlan, que je lui parle de maman qui gère toute seule les problèmes de Clothilde. Elle a tiqué, la gonzesse, pas si nouille que ça finalement, mais lui, non ! Le beauf épanoui dans sa satisfaction. Putain, je le déteste. Comment je peux autant le détester ? Surtout que pour faire le malin il n’a pas arrêté de me donner du « Mon fils » devant sa meuf. Mon fils par ci, mon fils par là. Mes couilles oui. Comme si je ne finissais pas par le savoir que j’étais son fils ! Son fils, qu’est-ce qu’il en a à foutre de son fils ?
Sérieux, j’étais tellement énervé en sortant de chez lui que je me suis engueulé avec Estelle. C’est elle qui a pris à cause du vieux dégoutant et de sa perruche. Il faut dire qu’elle m’a énervé, Estelle, à faire comme si mon père n’avait pas tous les torts. Mais elle se rend compte ou quoi ? C’est vrai que maman, elle a un peu trop tendance à se mêler de notre vie mais au moins pour elle j’existe. C’est elle qui nous a élevés, Clothilde et moi. Ça il faut qu’Estelle le comprenne.
Quand j’y pense. Quand même, j’y ai été fort avec Estelle. Quand même. Putain, que je suis con ! Pourquoi je l’ai envoyée bouler comme ça ? A cause de l’autre connard qui m’a chauffé les oreilles en plus. Si Estelle se fâche avec moi pour de bon ?
C’est pas possible ! Je le tue ce mec ! Je le tue et je me tue après. Comme ça Estelle verra que c’était du sérieux, elle et moi. Oh, putain ! Il faut que je l’appelle … Zut, elle est sur répondeur ! C’est vrai qu’elle est allée toute seule au cinéma. Dans une heure je l’appelle.
Et avec ça ma disserte qui n’avance pas. Si je ne la rends pas madame Chaumet va encore me dire que je l’ai déçue. Elle croira que je m’en fous. Bon dieu, madame Chaumet, je m’en fous pas. Je vous assure que je m’en fous pas. J’aimerais tellement que vous soyez fière de moi comme vous me l’avez dit à la fin du premier trimestre. Je sais que vous êtes une bonne personne. Comme Estelle, comme maman.
Allez tant pis, je sors, je vais attendre Estelle à la sortie du cinéma.
mercredi 18 avril 2012
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