jeudi 22 mai 2008

Rupture

Vlamm!!! ...

- Je n'ai même pas mal... je n'ai pas mal... je n'ai pas mal, je suis mort...Je suis mort!... Je suis mort et je n'existe plus!...
Une petite flaque d'eau et un peu de poussière. Ce qui reste 'un glaçon qu'on a laissé fondre sur une toile cirée.
Oh si, j'ai mal! Le glaçon s'est fracassé en tombant sur le sol dur, glacial. Elle m'a précipité dans des escaliers. Une chute qui ne finit pas. Une chute qui recommence.
Je tourne comme soleil fou. Chaque marche m'envoie méchamment un coup de pied. Je rebondis! Je rebondis!....
Je suis en bas, ratatiné; tous mes os brisés me déchirent -de l'intérieur. Je ne peux pas bouger; ça fait trop mal.
Les vibrations de la porte, qu'elle a claqué en partant, résonnent dans ma tête. Ses yeux, je les revois. Ils brillent et me fusillent.
Je ne comprends pas ce qu'elle dit! Elle ne crie pas, elle siffle. Elle parle doux pour que ça fasse ,plus mal

Tu devrais savoir que ça fait des années mon chéri ...

- Aïe, aïe! Mon chéri! Aïe!

... que j'en ai marre de toi!
Tu ne peux pas savoir ce que ça me fait du bien e te le dire en face.

- Du bien! Aïe, aïe!

En face, oui, en face! Ton cousin, oui ton cousin! On a attendu des années qu'il soit libre. Des années; mais maintenant, ça y est!

- Mon cousin ... des années ...
Mon cousin! Mais comment est-ce possible? Et comment est-ce possible que je n'aie rien vu? Des années! Des années! Mais pourquoi elle m'a dit ça? Pourquoi elle m'a dit dit ça!

Pourquoi est-ce que tu ne dis rien? Pourquoi tu me regardes avec ces yeux vides? Crie, pleure, dis quelque chose! Tu es vraiment un minable! Jusqu'au bout, un minable!

- Oh non! Ne ris pas comme ça; ça fait trop mal!

Tu es tellement pathétique! Tu vois ça me fait rigoler.
Tu ne dis toujours rien? Tu es un lâche! Je me demande comment j'ai pu t'aimer. J'étais bien jeune! Mais la vérité, c'est que dès le début, c'est ton cousin que j''ai aimé. Mais il était encore beaucoup plus jeune que moi. Et chaque fois qu'on baisait, c'était avec lui que je faisais l'amour.

- Oh non, arrête toi, tais toi!

Tu ne dis toujours rien? tu m'écoeures! ...

- Ça n'arrêtait pas! A la fin je ne pouvais même plus comprendre ce qu'elle disait. Ça l'a rendue folle de rage. Elle n'était pas comme ça. Elle n'avait jamais été comme ça. C'est pas vrai, on n'a pas vécu comme ça! C'est sûr, au début on s'aimait. Mon cousin, c'était encore un gamin au moment de notre mariage. Il avait à peine douze ans! Elle m'avait fait remarquer en riant qu'il avait l'air d'en pincer pour elle. Ça nous avait amusé, tous les deux, ce gamin amoureux de la fiancée de son cousin.
Quel salaud! Ce salaud s'était marié pour donner le change mais il est arrivé à ses fins. Et moi, moi qu'est-ce que j'ai fait? Qu'est-ce que je n'ai pas fait que j'aurais dû faire? Qu'est-ce que je vais faire? Comment je vais pouvoir vivre vis-à-vis de la famille? de nos amis? Oh, les salauds, les salauds!

1 commentaire:

mapie a dit…

terrible... on a l'impression de vivre la situation à l'intérieur des pensées de ce pauvre homme, tout en visualisant tout à fait la scène de l'extérieur! oh les saluds, les salauds! ;-)