lundi 8 août 2011

Il se tient fermement à la rampe et regarde ses pieds en descendant l’escalier de la station du métro, particulièrement profonde à cet endroit. La station suivante est juste de l’autre côté de la Seine. Accrochée à la même rampe il ne voit de sa tête qui monte vers lui que sa chevelure noire partagée en deux parts égales par une raie droite, torsadée en une tresse épaisse sur un haut d’un bleu sombre, presque marine. Il se fait la remarque que vue ainsi avec sa manière accablée mais résolue de gravir les marches on dirait une pauvre femme indienne des Andes.

La femme qui n’a pas levé les yeux vers lui a dû sentir sa présence car sans interrompre son ascension elle commence à se détacher de la rampe pour le laisser passer. Mais lui, grand seigneur, ne veut pas qu’il soit dit qu’une pauvre bolivienne serait tenue de lui laisser la voie. Il se détache franchement de la rampe. La femme se rapproche alors d’elle sans un regard, sans un geste.
metro,paris,
Ils se croisent ainsi sans un mot. Sans qu’aucun d’eux n’ait vu le visage, a fortiori le regard de l’autre

Aucun commentaire: