vendredi 9 novembre 2007

Connexion impossible

Aliette se sent nauséeuse, à bout de force. Comme si on lui avait volé une journée de sa vie. Ses yeux lui brûlent à force d'avoir guetté le redémarrage de l'ordinateur, le déroulement du script d'ouverture, le lancement de la tentative de connexion à internet. Toutes les trois minutes. Depuis neuf heures du matin. Et il est plus de vingt heures. Aliette a les nerfs en pelote. Tellement qu'elle ne sent pas la faim après cette journée scotchée devant l'ordinateur.

Ça avait pourtant bien commencé. Un peu de flânerie au lit en ce samedi de printemps en pensant à la journée à passer avec Bronislaw, ses somptueux yeux bleus qu'elle imagine plus qu'elle ne les voit car la webcam de l'ordinateur de son correspondant n'est pas très performante, et surtout sa merveilleuse manière de parler français avec son accent polonais si caractéristique et sa voix de miel qu'elle reconnaîtrait entre toutes. Une journée entière à parler avec lui à distance, au travers de protocoles IP. Il y aurait bien aussi le moment où ils se déshabilleraient chacun de leur côté devant l'oeil électronique de leurs ordinateurs respectifs. Moment de plaisir sans risque.

Et voilà, au lieu de ça, une journée foutue, plus que foutue. Un goût de cendre. Non, il vaut mieux qu'Aliette se détache de l'écran désespérément vide. Secoue toi ma vieille!

Elle sort de l'appartement, le coeur plein de rage, traverse le palier et va sonner à la porte d'en face.

Voilà, voilà, j''arrive dit une voix masculine avec son accent polonais si caractéristique, une voix de miel qu'Aliette reconnaîtrait entre toutes.

2 commentaires:

marie.l a dit…

mon p'tit bonheur du jour : découvrir ici en cliquant chez oncle dan ! bien sûr je reviendrai !!! :)))

lunembul a dit…

j'avais zappé ton texte sur coitus et je me suis dit "pourvu qu'il arrête pas"... bon, j'avais juste zappé c'est tant mieux.