jeudi 26 juillet 2007

Une sensation de vacuité

Ça y est. Je l'ai eue. Elle est morte !

Depuis le temps que j'essayais ! J'avais vraiment tout essayé ! Quand j'étais plus jeune j’ai fait toutes sortes de tentatives, surtout de la noyer, dans un saladier d'alcool, ou de la faire crever d'une overdose. Mais rien à faire. Elle s'en était toujours tirée. Remontant à l'assaut dès qu'on était sorti des vapes, elle et moi, pour me faire sa foutue morale. Comme si je n'allais pas parfaitement réussir sans ses foutus conseils. Comme si je n'étais pas aujourd'hui, malgré ses jacasseries, jalousé, craint, détesté même, par mes concurrents, par mes salariés.

Devenu adulte j'avais changé de technique. Je lui avais raconté des histoires, je lui avais menti. Elle aurait pu comprendre que c'était pour son bien, que c'était pour l'épargner. Après tout on était né le même jour, du même sang. Elle aurait dû comprendre que ça ne servait à rien d'être comme ça, tout le temps, sur mon dos. Au fond, cette relation qu'elle avait avec moi était très malsaine, pour elle. Et aussi pour moi. C'était vraiment plus possible.

C’est quand j’ai humilié Duranton devant toute son équipe, et que je l’ai même poussé à démissionner malgré ses trois jeunes enfants, parce que je n’aimais pas la couleur de ses cravates, et qu’elle n’a rien dit, que j’ai su que ce coup-ci elle était vraiment morte.

Et pourtant de l'avoir tuée, ma conscience, ça ne m'a pas vraiment soulagé. Ça me laisse un atroce sentiment de solitude, une sensation de vacuité.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un homme sans conscience...
Beaucoup ont du eux aussi la tuer, la leur!!!

Anonyme a dit…

Un petit passage sur ton blog pour te saluer Arthur. Au plaisir de te lire également sur les impromptus.