lundi 29 octobre 2007

La salle de bain

- Qu’est-ce que tu penses de mon idée pour la salle de bain ?

Panique à bord. On vient de faire l’amour -c’était bien merci- et c’est le moment où je n’aspire qu’à me retrancher dans ma bulle ou bien à aller m’en griller une en-dehors de la chambre. A cause du bébé que je finirai bien par désirer avoir, comme le dit chaque fois que je lui en donne l’occasion madame, l’air revendicatif. Comme si c’était de ma faute si je n’avais pas envie de la partager avec un chiard, si j’avais envie de rester son seul bébé.

Je n’ai pas le moindre souvenir d’une quelconque conversation sur la salle de bain. J’en mettrais à couper mes précieuses boules qui viennent une fois encore de démontrer leur délicieuse utilité – mais non, je rigole ! Et pourtant il n’y a pas de quoi. La situation est délicate. Tous les journaux féminins sont formels. Après l’amour madame a besoin d’écoute et de tendresse pour se rassurer sur le fait que ce qui vient de se passer n’était pas pour monsieur seulement la satisfaction d’un besoin glandulaire. Comme si nous pouvions être comme ça, nous les hommes. Enfin passons !

Si je lui dis que son histoire de salle de bain je m’en tape ou, pis encore, que je n’en ai pas la moindre idée je crains d’avoir droit à l’interprétation purement hormonale de mon comportement amoureux. Et le pire c’est qu’elle me sera envoyée dans la figure la prochaine fois que … - enfin, vous voyez ce que je veux dire. Il vaudrait mieux que je passe carrément à l’attaque. Façon médicale : tu devrais aller consulter le médecin pour Alzheimer. Si, si, à trente cinq ans c’est rare mais il paraît que ça existe. Oui mais, si ça marche on est parti pour un week-end stressé. Pas très bon tout ça pour la gaudriole.

L’autre méthode serait de la jouer jaloux : tu ne m’en as jamais parlé. Tu as dû confondre. C’est à un autre que tu as dû en parler. Je le savais bien que tu as un amant ! Evidemment la salle de bain sera vite oubliée mais à trop m’avancer sur ce terrain je risque de me mettre en danger. Sans compter la certitude d’un week-end soupe à la grimace. Non, je vais la jouer tendre et romantique pour détourner son attention.

Ma chérie, je suis si bien dans tes bras que je m’étais assoupi.

-Tu dors les yeux ouverts maintenant.

Tu sais c’était vraiment merveilleux tout à l’heure, nous deux. Tu ne peux pas savoir le bonheur que tu m’apportes. On va encore passer un superbe week-end en amoureux, rien que tous les deux. Oui, je sais, un jour on aura un bébé, mais pas tout de suite, alors justement, il faut en profiter un max …

- Et pour la salle de bain. Qu’est-ce que tu en dis ?

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