dimanche 21 octobre 2007

L'oeuvre

Mauvaise surprise, le quai du métro est noir de monde! Je ne vais pas pouvoir donner la chorégraphie silencieuse qui a surgi en moi quand j'ai enfin vu l'oeuvre de Charles exposée. Ce désir de jubilation de mon corps dans la danse qu'ont fait naître ces quatre bandes verticales, ces quatre oriflammes au graphisme épuré! Deux années de rage et de doute. Deux années où Charles m'a si souvent abjuré de ne pas gâcher ma jeunesse et ma beauté avec un artiste tari, incapable de se réinventer.

Le résultat est là, évident. Dans cette galerie réputée de l'avenue Matignon le galériste m'a dit que l'oeuvre, après ces années de silence, inaugurait une nouvelle période encore plus prometteuse que la première. Malgré l'urgence je n'ai pas osé danser ma joie. Dans la rue non plus je n'ai pas osé danser. J'ai couru au métro comme si ma vie en dépendait. Mais avec cette foule qui occupe tout l'espace le charme est rompu.






J'attendrai d'être avec Charles. Il se moquera gentiment mais il comprendra. Je lui offrirai mon bonheur pour l'aboutissement de ses années de travail et pour cette autre oeuvre de lui qui, je le sais depuis ce matin, bientôt alourdira mes flancs.

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